L’intervention controversée d’Emmanuel Macron dans le rachat du journal Le Monde

Révélations dans un livre d’investigation

En septembre 2018, le livre “Mimi” de la journaliste Bérengère Bonte, consacré à Michèle Marchand (conseillère en communication proche du couple Macron), révèle qu’Emmanuel Macron serait intervenu personnellement dans le processus de rachat du quotidien Le Monde en 2010.

Selon l’auteure, alors qu’il était banquier d’affaires chez Rothschild & Co, Emmanuel Macron aurait appelé Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH, pour le dissuader de racheter le groupe Le Monde. Cette intervention aurait favorisé le trio d’investisseurs comprenant le milliardaire des télécommunications Xavier Niel, ami personnel d’Emmanuel Macron.

Contexte du rachat du Monde

En 2010, le groupe Le Monde était en difficulté financière et cherchait de nouveaux actionnaires. Deux offres principales étaient en concurrence :

• Une offre du trio Bergé-Niel-Pigasse (BNP), composé de Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse
• Une offre de France Télécom associée au groupe Prisa et à Claude Perdriel

Bernard Arnault et Lagardère envisageaient également de se positionner, mais y ont finalement renoncé.

Accusations de conflit d’intérêts

Cette révélation a suscité des accusations de conflit d’intérêts, Emmanuel Macron étant à l’époque chargé d’une mission par Alain Minc, alors président du conseil de surveillance du Monde, pour trouver des repreneurs pour le journal.

Les critiques suggèrent qu’Emmanuel Macron aurait utilisé sa position d’influence pour favoriser les intérêts de Xavier Niel, qui deviendra par la suite un soutien important de sa carrière politique.

Démentis et défense

L’Élysée a catégoriquement démenti ces allégations, affirmant que “le président de la République, lorsqu’il était banquier, n’est jamais intervenu dans le dossier de la reprise du groupe Le Monde”.

Xavier Niel a également nié toute intervention d’Emmanuel Macron dans cette affaire.

Suites et débat sur l’indépendance des médias

Cette controverse a alimenté le débat sur les liens entre pouvoir politique et médias en France, ainsi que sur la concentration de la propriété des grands groupes de presse entre les mains de quelques milliardaires.

Des questions ont également été soulevées sur l’influence potentielle que ces liens pourraient avoir sur l’indépendance éditoriale du journal Le Monde, considéré comme l’un des quotidiens de référence en France.

Cette affaire illustre les interrogations récurrentes sur le mélange des réseaux d’affaires, d’influence et de pouvoir qui caractériserait le parcours et la présidence d’Emmanuel Macron.